Comment attirer la faune dans mon jardin améliore mon bien-être ?

Lorsque vous me demandez de concevoir votre jardin écologique, vous souhaitez souvent pouvoir observer la faune. Certains sont plus inspirés par les oiseaux qui égayent le quotidien, été comme hiver. Comme le rouge-gorge qui accompagne souvent les jardiniers. D’autres voudraient être entourés de papillons qu’ils pourraient observer avec les enfants. Ceux qui ont des potagers et des vergers verraient d’un bon œil la présence de coccinelles et de syrphes pour se débarrasser des pucerons ainsi que de pollinisateurs pour les arbres fruitiers.

Les effets de la nature sur la santé

Plusieurs études récentes « confirment que les sons naturels améliorent la santé, augmentent les affects positifs et réduisent le stress ». Les sons émis par les oiseaux peuvent « restaurer l’attention et améliorer l’humeur ». Choisir de s’entourer d’êtres vivants n’est pas anodin. Cela a un impact positif sur notre bien-être au quotidien car notre lien avec la nature est inscrit dans notre biologie. Le simple fait d’observer un papillon virevolter entre les fleurs ou d’entendre un merle chanter au petit matin apaise l’esprit et nous reconnecte à notre environnement.

Les jardins accueillant une faune variée offrent une expérience sensorielle riche. Le bruissement des feuilles animées par un lézard, le vol d’une libellule scintillante au-dessus d’une mare, le ballet des abeilles butinant lavandes et sauges. Ces micro-événements du quotidien participent à une atmosphère vivante qui ressource et apportent la joie de vivre.

Quelle faune attirer au jardin et comment ?

Est-il possible d’écouter plus de bourdonnements et de voir plus de hérissons ou de chardonnerets dans mon jardin ? La réponse est oui. Au jardin naturel, on pense toujours en termes d’écosystèmes. Dès lors, on va se demander comment les êtres vivants interagissent entre eux, et comment on peux les attirer dans notre environnement proche. Pour inviter une faune spécifique, on lui apporte le gîte et le couvert.

Cela nous oblige à nous intéresser aux habitudes des animaux et insectes qui partagent nos paysages. Pour voir le Gros-bec casse-noyaux (Coccothraustes coccothraustes), je vais choisir de planter des arbres pour son habitat. Mais aussi des arbustes dont il va pouvoir manger les fruits, les noyaux ou les bourgeons. Pour voir un papillon particulier, je dois connaître la plante sur laquelle il dépose ses œufs et que la chenille pourra manger. Mais aussi les plantes dont l’imago adulte pourra se nourrir. Ce sont souvent des végétaux différents. En complément, on installera des nichoirs et des abris choisis spécifiquement pour héberger la faune souhaitée.

Aller dans ce niveau de détail n’est pas toujours nécessaire. On se contente souvent d’observer la faune de façon générale. Dans ce cas, on choisira des plantes généralistes qui attirent plusieurs espèces. Le fusain d’Europe sera convoité par de nombreux oiseaux, tandis que la valériane des jardins fera le bonheur de nombreux papillons. Un cornouiller sanguin attirera les oiseaux aussi bien que les abeilles, les syrphes, les bourdons et les papillons.

L’eau, un élément essentiel pour la vie

L’eau est un facteur indispensable pour attirer la faune. Une mare naturelle, même de petite taille, est un véritable refuge pour une multitude d’espèces. En créant un point d’eau végétalisé avec des berges en pente douce et des plantes aquatiques adaptées, vous offrez un habitat idéal aux amphibiens, libellules et oiseaux. De plus, l’évaporation de l’eau contribue à la régulation thermique du jardin en période estivale. Un ruisseau ou un suintement d’eau discret ajouteront une dimension sonore agréable favorisant le bien-être et renforceront l’attractivité du lieu pour la faune.

L’éco-paysagiste comme chef d’orchestre entre la faune et la flore

En tant qu’éco-paysagiste, je me suis fabriqué des outils qui facilitent la compréhension des interactions entre les êtres vivants. Ils m’accompagnent chaque jour pour la création d’écosystèmes dans des jardins de toutes tailles. Je compose des communautés de plantes, d’insectes et d’animaux. Il n’y a rien de magique à tout cela. Il s’agit simplement d’une compréhension approfondie de ces interactions qui permet de donner un coup de pouce à votre jardin afin de le rendre plus vivant et résilient.

Dans un monde où nos journées sont rythmées par les écrans, pouvoir s’accorder un moment d’observation dans son jardin devient un véritable luxe. La présence de la faune invite à ralentir, à être attentif aux détails, à renouer avec un rythme plus naturel. C’est aussi un formidable outil éducatif. Les enfants comme les adultes apprennent en observant les cycles de vie des espèces, leur rôle dans l’écosystème et les interactions qui se tissent entre elles. Créer un jardin propice à la biodiversité, c’est s’offrir bien plus qu’un simple espace vert. C’est un moyen de cultiver le bien-être, de se recentrer et de nourrir un lien intime avec le vivant.

Et vous, vous êtes plutôt oiseaux, libellules, papillons, coccinelles, écureuils, hérissons, bourdons ?

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