J’ai développé au fil du temps une méthodologie inspirée de la permaculture qui m’est propre et qui est totalement adaptée à la création d’aménagements écologiques pérennes. Découvrez l’essence de la permaculture et du jardin naturel et comment j’utilise ces concepts au quotidien dans la conception de vos jardins.
La permaculture invite à prendre en compte à la fois les besoins fondamentaux des humains et ceux de l’environnement dans la perspective d’un bien-être général à long terme. L’intervention humaine consistera à créer des systèmes en synergie et en harmonie les uns avec les autres, en respectant les lois de la nature et les éléments d’origine du lieu. Le permaculteur s’efforce d’intervenir le moins possible sur l’écosystème étudié, de valoriser tout ce qui est porteur de vie. Il transforme ce qui peut l’être et n’apporte de l’extérieur que le minimum d’éléments. C’est pourquoi chaque design ne peut qu’être unique. On pourra s’inspirer de connaissances acquises ou d’une réalisation connue, mais chaque design sera particulier à chaque situation.
On peut résumer l’esprit de la permaculture en disant qu’elle cherche à prendre soin de l’être humain et de l’environnement, tout en régénérant la vie, en favorisant l’abondance et le partage.
Prendre soin, c’est protéger, témoigner attention, respect et gratitude. Ce point concerne ce qui vit dans toutes les strates de l’écosphère : la vie du sol et du sous-sol, les micro-organismes, ce monde invisible à l’œil nu, le plus peuplé et oublié ; l’eau sous toutes ses formes, la vie aquatique et sous-marine ; l’atmosphère, l’air et les composants gazeux nécessaires à la vie ; les planètes qui influencent la vie sur Terre.
Veiller à ce que chaque personne, dès son enfance, ait les conditions pour vivre, grandir, évoluer en conscience, épanouir son être dans toutes ses dimensions et réaliser ce pour quoi elle est née. Veiller à ce que chaque individu ait accès à l’abondance inhérente au principe de vie. Organiser le travail de façon à ce que l’être humain ait à peiner le moins possible pour produire les biens dont il a besoin.
Comme notre planète a des ressources limitées et abrite une population humaine en forte croissance, la permaculture encourage la sobriété dans la production et la consommation. Elle appelle au partage équitable des ressources naturelles et des biens. Elle invite à trouver un juste équilibre entre les besoins de chacun.e et ceux des autres organismes vivants (humains, animaux, végétaux).
À l’origine c’est un concept agricole inspiré par le modèle d’agriculture naturelle de l’agriculteur japonais Masanobu Fukuoka. Ce concept a été théorisé dans les années 1970 par les Australiens Bill Mollison (biologiste) et David Holmgren (essayiste).
De tout temps, bien avant que le mot « permaculture » existe, les Peuples Premiers prenaient soin de l’homme et de l’environnement en générant l’abondance dans un esprit de partage ! Depuis des décennies, un peu partout dans le monde, des personnes ou des groupes éclairés entretiennent la flamme, redonnent vie et crédit à des pratiques ancestrales qui avaient disparu, étouffées sous les feux de l’ère industrielle, en les enrichissant de l’apport des plus récentes découvertes scientifiques. Ces démarches qui intègrent, dans une vision à long terme, le respect de l’être humain et de l’environnement convergent vers le même but que la permaculture. Selon leur domaine d’application, elles se nomment agroécologie, agroforesterie, biodynamie, biomimétisme, sociocratie, économies alternatives, alliances citoyennes, architecture vernaculaire, bioélectronique, cercle de paroles…
La phytosociologie est la branche de l’écologie dont l’objet est l’étude des communautés végétales. Elle repose sur des inventaires floristiques à partir desquels peuvent être mis en évidence des ensembles d’espèces (notions de groupements végétaux, de formations végétales ou de végétations) en relation avec les conditions du milieu (sol, climat, etc). On décrit et cherche à comprendre les liens fonctionnels entre les communautés d’espèces et le milieu naturel.
L’association est l’unité de base de la classification phytosociologique. On peut très facilement remarquer que certaines espèces de plantes se rencontrent régulièrement ensemble dans certains milieux bien définis. A l’inverse, tel ou tel milieu détermine la probabilité de rencontrer tel ou tel ensemble d’espèces. L’association végétale est ainsi un indicateur des conditions écologiques du milieu.
Par exemple, au bord des eaux douces des étangs ou des cours d’eau, où croissent des roseaux (Phragmites) ou des Carex, on aura une bonne chance d’observer l’iris faux acore, le populage, la cardamine des prés, l’eupatoire, la reine-des-prés, le gaillet des marais, le myosotis palustre, le lycope d’Europe, la lysimaque commune, la salicaire, les petites feuilles rondes de l’écuelle d’eau…
Prenant exemple sur la nature pour la magnifier, les plantations naturalistes mettent en scène des plantes vivaces robustes, longévives, saines et graphiques, qui assurent un spectacle durable. Peu sujettes aux maladies et aux prédateurs, elles ne demandent guère de soins et se naturalisent aisément.
Les jardins naturalistes allient la beauté sauvage de vivaces solides et fleuries avec la philosophie de « laisser vivre le jardin » à l’instar du jardin en mouvement de Gilles Clément. On garde tout de même un minimum de contrôle. Ces palettes végétales sont composées d’un mélange de vivaces, de graminées et parfois d’arbustes. J’aime aussi y intégrer des bulbes. Des plantes sauvages sont associées aux plantes horticoles pour donner une véritable impression de nature. Il s’agit d’une nature à la floraison rehaussée qui attire les sens à toutes les saisons.
Par leur diversité végétale et les interventions d’entretien réduites, les plantations naturalistes sont propices à l’installation de nombreux insectes et de toutes sortes d’animaux contribuant à reconstituer ainsi un micro-écosystème stable et durable, quasi autonome. Les insectes, tout particulièrement, font vivre, bruisser ces espaces de vitalité.
Les jardins naturalistes favorisent la création de véritables corridors de biodiversité permettant de fixer et maintenir la richesse de la faune à proximité.
Le jardin en mouvement est un concept créé par le paysagiste français Gilles Clément pour désigner à la fois un type de jardin où les espèces végétales peuvent se développer librement et une philosophie du jardin qui redéfinit le rôle du jardinier. Elle accorde une place centrale à l’observation et repose sur l’idée de coopération avec la nature.
Le concept de jardin en mouvement s’inspire de la friche : un terrain non entretenu est rapidement colonisé par de nombreuses plantes. Cette dynamique naturelle complexe, reposant sur de multiples interactions, peut être mise à profit pour composer un espace en perpétuelle évolution. Le jardinier tente d’infléchir les énergies en présence (croissances, luttes, déplacements, échanges) pour les tourner à son meilleur usage sans en altérer la richesse. Sa devise devient : « faire le plus possible avec, le moins possible contre ».
Afin de canaliser la concurrence entre les végétaux, sans la contrôler complètement, le jardinier peut par exemple décider à chaque saison de tailler telle plante ou de laisser libre telle autre. Le dessin du jardin dépend de celui qui entretient et change au fil du temps. Il ne résulte pas d’une conception d’atelier sur les tables à dessin. Le jardinier est le concepteur du jardin et fait le choix de son évolution saison après saison.
Pour Gilles Clément, le jardin en mouvement est un mode de gestion, donc de conception, qui se réfère parfois au terme générique de gestion différenciée.
Toutes les techniques permaculturelles ne sont pas adaptées à tous les jardins. Chacun bénéficie de conditions uniques et une étude paysagère permet d’identifier des solutions sur-mesure.
Je conçois des paysages vivants et comestibles sur-mesure valorisant votre patrimoine et vous forme au jardin écologique et au design en permaculture.
Adrien Felsmann Écosystèmes
Paysagiste à Toulouse, Occitanie
adrien@adrienfelsmann.fr
07 83 39 12 10