Comment rafraîchir son jardin efficacement et de façon écologique ?

Difficile de se rafraîchir cet été ? On va pas se mentir, ça va continuer à être le cas les années à venir. On a gagné +2,3°C en 2020 par rapport à la moyenne 1961-1990 (Météo-France, 2022) et on va prendre +5,3°C d’ici la fin du siècle (Jouzel/GIEC, 2014). Le but n’est pas de vous déprimer mais de planter le contexte.

Comment se rafraîchissait-on avant ?

Actuellement, à l’échelle individuelle, on fait surtout le choix de se rafraîchir grâce à 2 méthodes : la clim (37% des ménages) et la piscine (15%). Une étude menée à Paris démontre que l’air extérieur gagne entre +0,25 et +1 degré à cause de la présence de climatiseurs (CNRS/Météo France, 2010). En 2030, l’augmentation sera de +0,5 à +3 degrés. Une piscine individuelle perd 33 à 50% de son eau (potable) à l’année. La loi commence à en restreindre le remplissage et la construction. La piscine offre une fraîcheur immédiate mais ne contribue pas à une amélioration de la température ambiante.

Quelle solution pour rafraîchir son jardin dans le futur ?

La solution pour rafraîchir son environnement durablement et écologiquement c’est l’arbre. Il absorbe l’eau du sol par ses racines et la libère dans l’atmosphère via ses feuilles qui transpirent. Un chêne de 15m capte et relâche 100 litres d’eau par jour. Ce processus d’évapotranspiration rafraîchit l’air environnant.

Les surface minérales retiennent la chaleur et la rediffuse la nuit. Au contraire, le feuillage de l’arbre réfléchit 25% du rayonnement solaire. 50% est absorbé par l’arbre. Seul 25% est transmis sous l’arbre. C’est l’ombre !

Pour faire simple, si on réduit les surface imperméables au jardin et les matériaux comme le béton (inertie thermique élevée, albédo faible), on réduit l’inertie (moins de chaleur emmagasinée) et on infiltre de l’eau dans le sol. La chaleur n’est plus rediffusée. Les végétaux absorbent l’eau stockée, réfléchissent, transpirent et produisent une ombre rafraîchissante.

Un arbre permet de réduire la température de l’air de -2 à -3°C (ADEME, 2021). A Göteborg en Suède, on mesure une différence de -6°C entre le parc et l’environnement urbain. Un mur couvert de grimpantes offre un gain de -2,7°C.

C’est la raison pour laquelle les éco-paysagistes vous parlent de matériaux perméables, de réduire le minéral, de planter des arbres, d’installer des grimpantes.

Pas d’extrémisme, mais le retour à un équilibre raisonnable

Climatiseurs et piscines font partie de nos vies. Mon objectif est d’ouvrir le débat et de proposer des solutions alternatives efficaces. On peut rendre un jardin (un quartier, une ville) agréable en été, en le végétalisant avec du bon sens et dans le respect des autres humains et de la nature. J’accompagne chaque année des familles dans leur transition vers un jardin plus écologique, nourricier, frais, vivable. Une piscine se construit parfois et d’autres fois on la rebouche. Ça laisse place à un jardin qui demande moins d’entretien.

J’ai choisi d’illustrer ce texte avec des photos d’arbres vus de dessous car il est temps que l’on réapprenne à vivre avec des arbres au-dessus de la tête. Brassens avait raison lorsqu’il chantait déjà il y a 60 ans : « auprès de mon arbre, je vivais heureux, j’aurais jamais dû m’éloigner de mon arbre ».

Plantons des arbres pour se rafraîchir, cela profite à tout le monde et cela reste très peu coûteux.