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Ces dernières semaines, je suis parti au bout du monde pour observer ce qui se fait en termes d’agroforesterie. Le Brésil est le berceau de nombreux projets d’agro-forêts s’inspirant des travaux d’Ernst Götsch, un suisse qui a lancé des expérimentations dans les années 1980 sur des centaines d’hectares de quasi-désert, transformés aujourd’hui en jungle nourricière. Il a théorisé l’agriculture syntropique ou agroforesterie successionnelle. Le climat tropical du Brésil fait que les plantes poussent à une vitesse incroyable, ce qui permet de tester des systèmes et de voir le résultat rapidement.
Concevoir une plantation en agroforesterie syntropique consiste à prévoir l’évolution d’un groupe de plantes dans l’espace et dans le temps. On associe des plantes avec des cycles complémentaires qui vont se développer à des rythmes asynchrones. Chaque plante occupe sa niche écologique. On maximise la photosynthèse.
Dans la nature, les écosystèmes évoluent constamment : une prairie devient une forêt au fil des décennies, grâce à une succession naturelle d’espèces pionnières, intermédiaires et matures. L’agriculture syntropique imite ce processus, mais en l’accélérant. On crée un système productif et durable qui, tout en produisant de la nourriture, régénère les sols, restaure la biodiversité et capture du carbone.
Dans un verger classique, on plante des fruitiers de même hauteur à équidistance. On patiente ensuite 10 ans que les arbres entrent en production. Dans notre forêt nourricière syntropique, on va planter des dizaines d’autres végétaux de différentes strates entre chaque arbre fruitier. Des fixateurs d’azote, des plantes productrices de biomasse, des plantes accumulatrices de minéraux, des arbustes nourriciers à production rapide, des plantes à pousse rapide capables de créer de l’ombre sur les jeunes arbres fragiles, des arbres pour le bois d’œuvre…
Contrairement au modèle classique, qui reste statique, un système syntropique évolue en permanence. Chaque végétal joue un rôle précis à un moment donné : fournir de l’ombre, enrichir le sol, nourrir les autres plantes, ou encore offrir une production alimentaire rapide. C’est cette dynamique qui garantit la résilience du système face aux aléas climatiques.
Le tout est planté en même temps d’où l’importance de connaître le cycle de vie de chaque plante. Qui a besoin d’ombre, qui va pousser assez vite pour faire de l’ombre à qui, qui je vais pouvoir tailler pour libérer de l’espace dans quelques mois ou années ? L’objectif final étant d’avoir un verger productif, dans 10 ans, mais d’avoir produit aussi de la nourriture PENDANT 10 ans, d’avoir retrouvé un sol fertile au passage, et si possible sans arrosage ni intrant.
La taille des végétaux est un principe fondamental en syntropie. Elle stimule la pousse des végétaux et du système tout entier. On taille aussi pour mettre de la matière organique sur le sol, ou pour laisser entrer de la lumière sur les strates inférieures si besoin.
Bonne nouvelle : l’agriculture syntropique n’est pas réservée aux grandes surfaces tropicales ! Ce modèle peut être adapté à nos jardins, même petits. Pour un jardinier amateur, cela pourrait se traduire par la création d’une mini-forêt nourricière. Par exemple, associer un arbre fruitier comme un pommier avec des légumineuses pour fixer l’azote, des plantes aromatiques pour repousser les ravageurs, des fleurs mellifères pour attirer les pollinisateurs, et des légumes à cycle court pour une production rapide. En suivant les principes de la syntropie, votre jardin devient non seulement un espace de production, mais aussi un lieu de vie pour la faune et un régénérateur de sol.
En mimant les cycles naturels, l’agriculture syntropique restaure les sols appauvris. Les végétaux produisent constamment de la matière organique grâce aux tailles régulières, qui se décomposent et nourrissent le sol. Ce processus stimule la vie microbienne et améliore la structure du sol, permettant une meilleure rétention de l’eau et une fertilité accrue. De plus, la diversité des plantes favorise la biodiversité animale. Les oiseaux, insectes et autres auxiliaires trouvent refuge et nourriture dans cet écosystème varié.
« Le vrai jardinier se découvre devant la pensée sauvage. »
— Jacques Prévert
Je conçois des paysages vivants et comestibles sur-mesure valorisant votre patrimoine et vous forme au jardin écologique et au design en permaculture.
Adrien Felsmann Écosystèmes
Paysagiste à Toulouse, Occitanie
adrien@adrienfelsmann.fr
07 83 39 12 10