Le compostage de surface, une technique pour les paresseux ?

Lors de séances de coaching, je recommande régulièrement le compostage de surface. Une méthode évoquée dans les revues et sites spécialisés mais qui reste peu connue des jardiniers qui sont parfois sceptiques lorsque je leur propose d’abandonner leur composteur. Cela fait quatre ans que j’ai adopté le compostage de surface. Les résultats sont probants.

Concrètement qu’est-ce que c’est ? Plutôt que de mettre vos déchets de cuisine dans un bac (souvent en plastique), vous allez désormais les déposer sur le sol de votre potager. Et c’est tout !

Un peu d’histoire

Une des premières références à l’utilisation du compost en agriculture remonte à des tablettes d’argile gravées de l’Empire Acadien en Mésopotamie, mille ans avant Moïse. C’est pas tout neuf ! Le composteur domestique s’est imposé au cœur de l’actualité lors des campagnes de réduction des déchets. Beaucoup l’ont adopté et des communes en offrent parfois aux administrés. On trouve désormais des composteurs collectifs dans les parcs publics. Mais maîtriser le compostage n’est pas si simple. On ne sait pas s’il faut y mettre la tonte et si cela doit chauffer ou non. L’aérer peut devenir un combat, l’arroser une corvée. Pour certains, la récupération de l’or brun par la petite porte du bas est un calvaire.

Une technique cohérente

Le compostage de surface n’est pas une technique de paresseux. Il vient de l’observation de la nature, comme c’est souvent le cas avec la permaculture. Dans la forêt, les fruits et autres déchets organiques tombent, se déposent en surface et participent à rendre le sol fertile.

La décomposition des matières organiques par les bactéries et la faune produit des jus azotés. On les récupère si on utilise un lombricomposteur mais sinon ils s’infiltrent sous le composteur. Le compostage en place permet de répartir ces jus ainsi que la vie du sol sur la totalité des zones de culture. Votre potager va bientôt grouiller de vers de terre qui participeront à la création d’humus plutôt que de s’entasser dans votre composteur.

Pas propre ?

Si on ne veut pas voir les déchets sur le sol, il suffit de les recouvrir de matière carbonée (paille, broyat). Cela équilibre les apports et permet d’éviter la faim d’azote tout en créant du sol.