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Lors de séances de coaching, je recommande régulièrement le compostage de surface. Une méthode évoquée dans les revues et sites spécialisés mais qui reste peu connue des jardiniers. Ces derniers sont souvent sceptiques quand je leur propose d’abandonner leur composteur classique. Cela fait plus de 10 ans que j’ai adopté le compostage de surface. Les résultats sont probants : un sol vivant, des plantes vigoureuses et une démarche qui s’inscrit parfaitement dans la logique du jardinage au naturel.
Au lieu de rassembler vos épluchures de cuisine et autres “déchets verts” dans un bac fermé (souvent en plastique), vous les déposez directement sur le sol de votre potager. Et c’est tout ! Pas de retournement, pas d’arrosage fréquent, pas d’interventions supplémentaires. Les déchets s’intègrent progressivement au sol. Ils offrent aux micro-organismes et aux vers de terre la matière nécessaire pour enrichir naturellement votre terre.
Une des premières références à l’utilisation du compost en agriculture remonte à des tablettes d’argile gravées de l’Empire Acadien en Mésopotamie, mille ans avant Moïse. Autant dire que le compostage est loin d’être une nouveauté. Le composteur domestique s’est imposé au cœur de l’actualité lors des campagnes de réduction des déchets. Beaucoup l’ont adopté et des communes en offrent parfois aux administrés. On trouve désormais des composteurs collectifs dans les parcs publics.
Malgré tout, pour de nombreux jardiniers, le compostage reste une source de confusion. Que faire de la tonte de gazon ? Faut-il que le tas chauffe ? Quand et comment l’aérer ? L’aérer peut devenir un combat, l’arroser une corvée. Pour certains, la récupération de l’or brun par la petite porte du bas s’avère parfois être une expérience plus proche de l’épreuve que du jeu d’enfant. Pour ces raisons, le compostage de surface, qui simplifie considérablement le processus, mérite qu’on s’y intéresse de plus près.
Le compostage de surface n’est pas une technique de paresseux. Il s’inspire, comme bien d’autres pratiques de permaculture, de l’observation de la nature. Dans une forêt, les feuilles, fruits, et autres débris végétaux tombent naturellement au sol, où ils se décomposent lentement. Ce processus enrichit le sol en nutriments sans intervention humaine, créant un sol vivant, aéré et fertile.
En compostant directement sur le sol, vous reproduisez cette dynamique naturelle. Les matières organiques sont décomposées par les bactéries et la faune du sol. Ce processus libère des nutriments essentiels, comme des jus azotés, qui s’infiltrent alors dans le sol de manière homogène. Contrairement à un composteur classique, où la concentration de ces jus et nutriments est localisée sous le bac, le compostage de surface répartit ces éléments bénéfiques sur l’ensemble des zones de culture. Résultat ? Un potager grouillant de vers de terre et d’organismes qui travaillent en continu à transformer vos résidus de cuisine en humus. Cela améliore ainsi la structure et la fertilité de votre sol.
L’une des principales préoccupations des jardiniers face au compostage de surface est l’apparence du potager. Pour éviter d’exposer directement les déchets alimentaires, il suffit de les recouvrir d’une matière carbonée. Cela peut être de la paille, des feuilles mortes, ou du broyat de bois. Non seulement cela permet de cacher les épluchures pour une esthétique plus soignée, mais cela apporte également l’équilibre carbone-azote nécessaire pour éviter la faim d’azote. Par ailleurs, le compost étalé à la surface du sol sent moins mauvais que dans un composteur fermé et mal aéré. Il est également plus rapidement décomposé et disparaît donc plus vite.
En prime, cette couverture limite l’évaporation de l’eau, réduit la pousse des adventices et attire encore davantage la faune qui viendra régénérer le sol. Le sol devient ainsi de plus en plus fertile, sans que vous ayez plus à faire qu’ajouter des couches de compost en surface au fil des mois.
Au-delà de sa simplicité, le compostage de surface permet de créer un sol vivant et autonome. La vie du sol fait tout le travail à votre place. Vous ne manipulez plus votre compost, vous n’avez plus besoin de le retourner ni de surveiller la température de votre tas de compost. Cette méthode rend le jardinage plus accessible et moins contraignant, tout en favorisant un sol sain et riche. En intégrant les déchets de cuisine et de jardin directement dans le cycle naturel du sol, vous travaillez en harmonie avec les processus biologiques.
Le compostage de surface est une technique de jardinier malin qui a compris comment fonctionne la nature. C’est une pratique efficace, naturelle et respectueuse de l’environnement. Elle permet de transformer votre potager en un écosystème riche. Chaque déchet organique devient une ressource précieuse pour nourrir le sol et les plantes.
La permaculture est une approche holistique tout comme la médecine chinoise ou l’ostéopathie.
Je conçois des paysages vivants et comestibles sur-mesure valorisant votre patrimoine et vous forme au jardin écologique et au design en permaculture.
Adrien Felsmann Écosystèmes
Paysagiste à Toulouse, Occitanie
adrien@adrienfelsmann.fr
07 83 39 12 10