Un jardin nourricier, qu’est-ce que c’est ? Contrairement aux jardins ornementaux qui se concentrent sur l’esthétique, un jardin nourricier est conçu pour offrir des récoltes comestibles tout au long de l’année, en harmonie avec la nature. À chaque saison, il se renouvelle, offrant des ressources aussi variées que surprenantes, des feuilles et baies aux fleurs et champignons.

Une abondance à portée de main tout au long de l’année

Vous avez certainement reconnu le bouleau avec son écorce blanche duquel on peut prélever, au printemps et avec soin, la fameuse sève riche en minéraux, en oligo-éléments et en vitamines. Une production hivernale incontournable au jardin nourricier.

J’aime beaucoup ce moment car il nous pousse à l’observation. Cette récolte ne peut s’effectuer en hiver que pendant quelques semaines lorsque l’arbre, via les poils absorbants de ses racines et les mycorhizes, commence à faire circuler la sève brute (montante), et jusqu’à ce que les bourgeons s’ouvrent et que les feuilles génèrent la sève élaborée (descendante). Cela permet d’appréhender ce phénomène naturel, qui marque le passage au printemps, de façon ludique et gastronomique.

Le jardin nourricier, un jardin où tout se mange

Le jardin nourricier évoque souvent les récoltes de tomates, de courgettes et autres légumes. On pense aux fruits, aux petits fruits, ainsi qu’à quelques plantes aromatiques. Les plus aventureux pensent aux plantes médicinales et aux fleurs comestibles. La permaculture a mis sur le devant de la scène de nombreuses plantes passées jusqu’à lors inaperçues mais dont on peut tirer une production comestible. Imaginez maintenant que vous puissiez manger tout ce qui se trouve dans votre jardin. Des feuilles de tilleul aux baies d’arbre aux faisans. Des fleurs de feijoa, d’accacia, de bourrache et de sureau aux champignons qui poussent sur les bûches à l’ombre.

Dans ce jardin d’abondance, les plantes sauvages et médicinales ont également leur importance. L’achillée millefeuille, l’ortie et le frêne, récoltés avec soin, deviennent des infusions bénéfiques pour la santé. Plutôt que de la bâche plastique, vos massifs sont naturellement couverts de fraisiers, de sarriette, de diverses menthes et de roquette. Même les lavandes vous servent à parfumer des confitures, des gâteaux ou des vins cuits.

Les petits jardins peuvent aussi être nourriciers

Contrairement aux idées reçues, un jardin nourricier n’exige pas de vastes espaces. Que vous ayez un grand jardin, une petite cour ou même un balcon, vous pouvez y créer un espace nourricier adapté. Les plantes comestibles peuvent s’intégrer dans n’importe quel aménagement, en apportant à la fois beauté et utilité. Quelle que soit la taille du terrain, du jardin, de la terrasse, il est possible d’y installer des productions comestibles qui seront également esthétiques et mellifères. Pourquoi faire des jardins qui soient uniquement beaux, lorsqu’on peut en faire un endroit de découverte ludique, qui aiguise les sens, pousse à l’observation, nous rapproche de la nature et nous ancre aux rythme des saisons ? De plus, les jardins nourriciers favorisent la biodiversité : ils attirent pollinisateurs, oiseaux et autres auxiliaires essentiels pour un écosystème équilibré.

Bienfaits écologiques et plaisirs culinaires du jardin nourricier

Planter un jardin nourricier, c’est aussi faire un geste pour l’environnement. En limitant les intrants chimiques et en optant pour des techniques de culture naturelles, ce type de jardinage préserve la qualité des sols et de l’eau. Grâce aux principes de la permaculture et de l’agroécologie, le jardin nourricier s’autorégule, nécessitant moins d’eau et d’entretien à long terme.

Le jardin comestible offre également un plaisir culinaire unique : chaque récolte devient une invitation à expérimenter. La lavande parfume les confitures, les gâteaux et même des vins cuits. Les feuilles de bourrache ajoutent une note iodée aux salades, tandis que le sureau se transforme en sirop délicat.

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