L’agroforesterie adaptée au jardin de particulier

L’agroforesterie est facile à comprendre en théorie mais un tel système peut être un challenge à concevoir et à entretenir. L’idée n’est pas d’appliquer des recettes d’agriculture à un jardin de particulier mais de voir en quoi on peut s’en inspirer. En quoi l’agroforesterie peut nous aider à améliorer notre jardin ?

Comment bien utiliser les arbres au jardin ?

Le principe de base de l’agroforesterie est d’associer des arbres à d’autres plantations (ou élevages). Dans un jardin, les arbres ont de nombreux intérêts. Ils peuvent être utilisés pour la production de fruits, de bois, l’esthétique, le travail du sol… Ils nous aident à créer des microclimats ainsi qu’une ombre bénéfique aux cultures qu’ils accompagnent. Cultiver un potager à l’ombre partielle des arbres devient indispensable et permet, par exemple, d’économiser de l’eau.

Les arbres peuvent également jouer un rôle de brise-vent, protégeant les cultures des intempéries. De plus, ils attirent la biodiversité, offrant un refuge à de nombreux insectes auxiliaires, oiseaux et petits mammifères. Cette faune contribue à maintenir un écosystème équilibré dans le jardin.

La seconde notion fondamentale c’est l’association des cultures. Que l’on se réfère aux strates du jardin-forêt ou à celles de l’agriculture syntropique, on retiendra que ce modèle forestier permet l’abondance en optimisant la photosynthèse. En associant des végétaux complémentaires, aux ports, systèmes racinaires et besoins variés, on peut densifier une plantation sans créer de “concurrence”. S’en inspirer permet de créer des plantations optimisées pour les petits jardins.

Par exemple, on peut associer des arbres fruitiers à des arbustes comme le cassis ou le groseillier, tout en intégrant des couvre-sols comestibles comme les fraisiers ou les plantes aromatiques. Cette superposition des strates maximise l’utilisation de l’espace.

L’agroforesterie successionnelle apporte l’idée que la taille génère des hormones de croissances qui permettent de donner de la vitalité au jardin tout entier en rajeunissant le système. C’est parfait si on recherche une autonomie en biomasse et que l’on est prêt à investir un peu de temps. Dans un jardin de particulier, on peut laisser de côté les tailles fréquentes au profit de plantes qui demandent peu d’entretien (vivaces comestibles, couvre-sols, arbustes fruitiers). La plantation peut être complexifiée par la suite.

Les tailles réalisées dans un jardin d’agroforesterie peuvent aussi être valorisées sous forme de bois raméal fragmenté (BRF). Ce paillis naturel nourrit les micro-organismes du sol. Il améliore sa structure et réduit les besoins en arrosage, tout en limitant la prolifération des adventices.

Comment adapter l’agroforesterie à un jardin de particulier ?

Sur un grand terrain, il y a la place pour planter des lignes d’arbres et d’arbustes et cultiver les inter-rangs. Sur un terrain moyen on choisira des végétaux plus compacts, adaptés à l’espace. Dans un tout petit jardin nourricier, on pourra créer des îlots ou massifs sur le principe de la guilde. Dans tous les cas, l’arbre est un élément indispensable pour affronter les changements climatiques à venir. Sur un petit terrain, on peut même privilégier des arbres fruitiers sur porte-greffe nain, qui demandent moins d’espace tout en offrant une production généreuse.

On utilisera également l’agroforesterie pour structurer le jardin, en délimitant des espaces avec des haies mixtes. Ces haies, composées de variétés locales, peuvent offrir à la fois des baies comestibles, un habitat pour la faune et une barrière naturelle contre les regards ou le vent.

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