Une pause sur le chemin des transitions

Transition, du latin transitio, passage. Par transition on entend le passage d’un état à un autre, d’un équilibre à un autre, en général lent et graduel. Une avancée lente et régulière, tel le cheminement de la pensée qui progresse. L’idée aussi fait son chemin, elle évolue. Elle transite par l’esprit pour devenir une projection mentale.

Dans le paysage, les cheminements sont d’une importance primordiale. Ils assurent le lien entre les différents espaces. Lorsqu’on conçoit un jardin, ils sont d’ailleurs les premiers à se retrouver projetés sur le plan. C’est donc sur une surface plane, lisse, que tout commence et que le jardin prend vie.

Ils ne changent pas d’avis

Il y a les chemins qui permettent de transiter et de desservir. Droits dans leurs bottes, ils ne changent pas d’avis. D’autres, granuleux, servent à vagabonder. Ceux-là regorgent de courbures, de méandres, donnant parfois lieu à des détours. Ils se laissent guider par les pas qui l’empruntent. On en vient à se demander si c’est le chemin qui nous montre la voie ou si c’est nous qui traçons sa course.

L’idée fait son chemin

Quelle que soit la voie que vous empruntiez, vous pourrez toujours compter sur les végétaux pour adoucir les angles. Adoucir les angles c’est savoir s’adapter. Les plantes le font très bien pour peu qu’on les laisse faire. Elles prennent place là où personne ne les espère et s’invitent sur notre chemin comme pour le baliser et nous donner le cap. Elles effacent peu à peu les limites entre le massif et le sentier, créant une brèche dans le minéral. L’idée fait son chemin.

Le premier chantier, c’est l’être humain

Un équilibre se crée. Il est instable, en mouvement, mais nous avons un cap ! Les aspérités sont toujours présentes mais elles ne nous entravent plus. Les textures s’entremêlent. Nous acceptons avec joie cette diversité qui évolue pacifiquement et nous offre le plaisir d’une beauté régulière. Les forces se compensent, c’est le retour de l’harmonie. La nature reprend ses droits. Elle nous transcende. On respire.

Il ne peut pas y avoir de changement de société sans changement humain, donc le premier chantier, c’est l’être humain lui-même. Faisons une pause sur le chemin des transitions. Prenons le temps de tisser des liens avec cette nature bienveillante.

Les photos qui illustrent cet article ont été prises à Cascais, près de Lisbonne, au Portugal.